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Archives Mensuelles: octobre 2011

champ lexical


J’ai ajouté un lien pour expliquer ce qu’est un champ lexical. Cela est important afin de varier votre vocabulaire. Pour ce faire, fais un tableau d’adjectifs, de noms et de verbes en lien avec le sujet. D’autre part, à proscrire le verbe dire. Utilise des verbes comme exposer, avancer, prétendre, dénoncer, raconter, rapporter, affirmer s’objecter ou avancer.

http://www.ccdmd.qc.ca/fr/rubrique_grammaticale/?id=672&action=telecharger

 
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Publié par le 24 octobre 2011 dans Argumentation

 

Analyse d’un poème


Le matin du monde

Alentour naissaient mille bruits
Mais si pleins encor de silence
Que l’oreille croyait ouïr
Le chant de sa propre innocence.

Tout vivait en se regardant,
Miroir était le voisinage,
Où chaque chose allait rêvant
A l’éclosion de son âge.

Les palmiers trouvant une forme
Où balancer leur plaisir pur
Appelaient de loin les oiseaux
Pour leur montrer leurs dentelures.

Un cheval blanc découvrait l’homme
Qui s’avançait à petit bruit,
Avec la Terre autour de lui
Tournant pour son coeur astrologue.

Le cheval bougeait les naseaux
Puis hennissait comme en plein ciel,
Et tout entouré d’irréel
S’abandonnait à son galop.

Dans la rue, des enfants, des femmes,
A de beaux nuages pareils
S’assemblaient pour chercher leurs âmes
Et passaient de l’ombre au soleil.

Mille coqs traçaient de leurs chants
Les frontières de la campagne
Mais les vagues de l’océan
Hésitaient entre vingt rivages.

L’heure était si riche en rumeurs,
En nageuses phosphorescentes
Que les étoiles oublièrent
Leurs reflets dans les eaux parlantes.
J. Supervielle, Gravitations

Identifier la forme du texte, sa versification
1. Les vers sont des octosyllabes. Les rimes, assez peu régulières, sont croisées, mais ce sont le plus souvent des assonances (répétition de la dernière voyelle accentuée comme homme et astrologue). Les strophes sont des quatrains et il y en a 8. C’est une stance.

2. Les « e » muets à prononcer : mille, oreille, nuages, frontières, vagues, nageuses, étoiles. Les dié¬rèses : ou-ir, éclosi-on.

3. Si l’on observe le texte avec attention, on s’aperçoit que chaque quatrain est terminé par un point : il constitue donc une unité. Si l’on regarde de plus près, on remarque que dans chaque strophe, il est question d’éléments différents regroupés autour d’une même notion, qui est le début : naissance des bruits, la découverte par le regard, les arbres et les oiseaux, l’homme vu par le cheval, le cheval, les femmes et les enfants, la définition des limites de la terre et de la mer, la beauté irréelle du moment. Par ailleurs, comme pour souligner l’unité du poème, les rimes sont souvent proches ou semblables bruit/ouïr/bruits/lui; regardant/rêvant/chants/océan/ phosphorescentes/parlantes; homme/astrologue/forme.
2. Repérer et identifier les différents
procédés lexicaux
1. Le titre est une métaphore : Le matin du monde suggère la création du monde aussi bien que l’aube. On dit aussi l’aube du monde pour désigner sa nais¬sance. Cette métaphore oriente vers l’observation de plusieurs champs lexicaux qui se complètent et se répondent : celui du commencement, celui de l’homme, celui de la nature.
2. Le champ lexical du commencement comporte de nombreux termes évoquant le début : naissaient (v. 1), éclosion (v. 8), trouvant (v. 9), montrer (v. 12), découvrait (v. 13), passaient (v. 24), traçaient (…) les frontières (v. 25), hésitaient (v. 28). Tous ces termes (au moins un par strophe) sont complétés par des termes qui soulignent moins directement le commencement mais s’y rattachent : encor (v. 2), innocence (v. 4), différentes actions de découverte ou de rencontre.
Le champ lexical de l’homme regroupe tous les ter¬mes faisant référence à l’activité humaine et dési¬gnant les êtres : (homme), au singulier, et son arrivée ; les femmes et les enfants, en cours de for¬mation, passant de la non existence (ombre) à la vie et à la lumière (soleil).
La nature enfin est prédominante puisqu’elle appa¬raît et se développe tout au long du texte, à travers les références au règne végétal, au règne animal
et à ses éléments premiers : palmiers (v. 9), campagne (v. 26), oiseaux (v. 11), cheval (v. 13), mn coqs (v. 25), la Terre (v. 15), plein ciel (v. 18), nuages (v. 22), océan (v 27), rivages (v 28), étoiles (v. 3. Tous ces éléments sont rapprochés par de nombreuses figures d’analogies, qui soulignent les similitudes de situation : voisinage/miroir, l’éclosion de choses, personnification des palmiers, du cheval des vagues et des étoiles, le coeur astrologue, la comparaison des femmes et des enfants à des nua¬ges, l’action de tracer des frontières par des chants, le rapprochement heure, rameurs (souligné par les sons). L’effet général produit est une insistance sur la notion d’ouverture, de début, de découverte : tout est sur le même plan ; dans l’univers de Supervisée, les animaux, les plantes, l’homme et le monde vivent dans une fraternité heureuse, comme si leurs carac¬téristiques, leurs qualités, leurs actions, leurs senti¬ments mêmes étaient similaires.

3. Élaborer une lecture méthodique
Tous ces repérages, toutes ces observations peuvent conduire à organiser une lecture méthodique du texte autour des éléments suivants : – l’expression d’une création : le titre, la structure du poème, les champs lexicaux dominants. – une découverte progressive et réciproque : le vocabulaire de la découverte, les analogies, les métaphores entre les différents éléments.

1. – la mise en évidence des liens entre l’homme et l’univers : les personnifications, l’application du vocabulaire humain aux animaux et aux plantes, l’expres¬sion de la compréhension et de l’unité

 
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Publié par le 21 octobre 2011 dans Non classé

 

Le rythme et ses effets


Les contemplations – Aurore

La chose fut exquise et fort bien ordonnée.
C’était au mois d’avril, et dans une journée
Si douce, qu’on eût dit qu’amour l’eût faite exprès.
Thérèse la duchesse à qui je donnerais,
Si j’étais roi, Paris, si j’étais Dieu, le monde,
Quand elle ne serait que Thérèse la blonde ;
Cette belle Thérèse, aux yeux de diamant,
Nous avait conviés dans son jardin charmant.
Hugo, La fête chez Thérèse,(début)

Vers 1: symétrie entre les deux hémistiches(moitié d’un vers) donne chacun une caractérisation de la fête.

Vers 2 et 3: répartition originale des 24 syllabes accentuées. Le premier hémistiche est mis en relief ( indication de la date) par la césure; puis viennent 9 syllabes avec un rejet mettant en évidence l,adjectif intensifié «si douce». Ensuite vient une série de 9 syllabes accentuées. L’effet général est un rallongement qui permet de caractériser la journée de deux manières . par un décalage très nettement perceptible entre le métrique et la synataxe.

Au vers 5, on observe un effet de parallélisme ( Si j’étais roi, si j’étais Dieu) souligné par les débuts de chaque hémistiche): le découpage est très régulier: 4/2/4/2 ce qui apparaît d’autant mieux que les mots sont les mêmes.
Les deux derniers vers ont une grande régularité: césure après Thérèse ce qui coupe le premier des deux en deux parties égales, coupe faible dans le second attirant l’attention, dans la continuité du vers sur le «nous» et le «son» ( mise en relief des deux groupes: celle qui invite, ceux qui sont invités).

 
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Publié par le 19 octobre 2011 dans Poésie

 

Disposition des rimes et leurs effets


Bon chevalier masqué qui chevauche en silence

Bon chevalier masqué qui chevauche en silence,
Le Malheur a percé mon vieux coeur de sa lance.

Le sang de mon vieux coeur n’a fait qu’un jet vermeil,
Puis s’est évaporé sur les fleurs, au soleil.

L’ombre éteignit mes yeux, un cri vint à ma bouche
Et mon vieux coeur est mort dans un frisson farouche.

Alors le chevalier Malheur s’est rapproché,
Il a mis pied à terre et sa main m’a touché.
[…]

Verlaine, dans Sagesse.

Rimes suivies ou plates. Les strophes sont des distiques. On distingue un effet sonore par la répétition du groupe «vieux coeur» qui crée une assonance avec le mot «malheur». On peut remarquer également d’autres répétitions de sons: chevalier/chevauche/farouche/bouche/rapproché/touché; percé/lance/silence/sang. La reprise de ces sons crée une répétition régulière et obsessionnelle qui attire l’attention sur l’image symbolique du chevalier, sur la mort et sur le malheur.

 
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Publié par le 19 octobre 2011 dans Poésie

 

Stances


Pierre Corneille
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits :
On m’a vu ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis.

Cependant j’ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n’avoir pas trop d’alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu’on adore ;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu’il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle,
Où j’aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu’autant que je l’aurai dit.

Pensez-y, belle Marquise.
Quoiqu’un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu’on le courtise,
Quand il est fait comme moi.

 
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Publié par le 13 octobre 2011 dans Poésie

 

nouveaux liens poétiques


1. poésie française

2. les voix de la poésie

3. figures de style

 
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Publié par le 13 octobre 2011 dans Non classé

 

Premier remords , Nelligan


Premier remords
Au temps où je portais des habits de velours,
Eparses sur mon col roulaient mes boucles brunes.
J’avais de grands yeux purs comme le clair des lunes ;
Dès l’aube je partais, sac au dos, les pas lourds.

Mais en route aussitôt je tramais des détours,
Et, narguant les pions de mes jeunes rancunes,
Je montais à l’assaut des pommes et des prunes
Dans les vergers bordant les murailles des cours.

Etant ainsi resté loin des autres élèves,
Loin des bancs, tout un mois, à vivre au gré des rêves,
Un soir, à la maison, craintif, comme j’entrais,

Devant le crucifix où sa lèvre se colle
Ma mère était en pleurs !… O mes ardents regrets !
Depuis, je fus toujours le premier à l’école.

 
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Publié par le 13 octobre 2011 dans Poésie